Le Klaxon #8
Petit frère de notre « Heure de la Sirène« , le « Klaxon » viens chaque mois avertir sur les avancées de la marchandisation des associations, des investissements à impact social mais aussi sur les contre-feux proposés par les associations.
Newsletter de notre tout récent Observatoire citoyen de la marchandisation des associations et des investissements à impact social (OCMA & IIS), retrouvez les premiers numéros ci dessous.
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Marianne, ne vois-tu rien venir ? Cette feuille vous tiendra régulièrement informés de mes observations, rencontres, actualités autour de la marchandisation et de la financiarisation de l’action associative via les investissements à impact social. Elle deviendra petit à petit la newsletter de l’observatoire de la marchandisation des associations en accueillant vos textes. N’hésitez pas pas à me faire des suggestions, me signaler vos infos et à enrichir cette lettre par vos contributions, textes, témoignages, réactions…
#8 – novembre 2022 : La mesure de l’impact, un mythe ?
Texte issu de l’intervention de Thibault Guyon, docteur en sciences économiques, chargé de recherche et transfert à l’institut Godin lors de la réunion de l’Observatoire du 27 octobre 2022.
A partir de 2014, l’Institut Godin est interpellé sur cette notion de mesure d’impact social, il observe son importance grandissante dans le champ associatif et cherche à saisir la notion, comprendre d’où elle vient. Or, l’institut ne parvient pas à revenir aux sources du concept, d’où vient-il ?
Il étudie alors toute une littérature grise, des manuels, rapports, guides qui traitent de la mesure de l’impact social et retrouve avec perplexité toujours les mêmes notions, les mêmes mots pour définir la mesure d’impact social. Il observe que les rapports se citent entre eux sans retrouver la racine d’une définition de cette mesure d’impact. Il retrouve également une définition qui passe par la notion de théorie du changement, une gestion axée sur les résultats, avec l’idée que la mesure de l’impact social repose sur un lien causal entre les ressources et les impacts.
L’idée, là encore source de perplexité, est qu’il est possible de repérer les liens causaux entre ces différentes catégories jusqu’à l’impact qui vise à objectiver les effets uniquement imputables à cette organisation. « Or, en tant que chercheur, nous savons comme il est difficile de trouver des liens de causalité, les expliquer puis les prouver. Pourtant, dans ce cadre, il est présenté comme simple et possible à une échelle organisationnelle d’isoler des impacts. Cela nous a interpellé et laissé perplexe », témoigne Thibault Guyon de l’institut Godin.
Processus de laboratoire
Dans cette littérature grise, les travaux de l’économiste Esther Duflo sont souvent cités. Elle a remis au goût du jour les méthodes d’expérimentations aléatoires en les appliquant à la lutte contre la pauvreté. Ces expérimentations tentent de répondre à la question : qu’est-ce qu’il se serait passé si aucun traitement n’avait été administré, aucun programme mis en place ?
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